Arthur, un homme complet : Il gratte les fils de guitare comme les fils électriques !
La jeudicat, une course drôlement floue
Voilà maintenant 9 mois que je suis à Paris. Et s’il y a bien un élément qu’on ne peut pas louper quand on roule sur les pistes cyclables, ce sont les coursiers parisiens ! Paradoxalement, il m’aura fallu 9 mois, pour montrer le bout de mon nez à cette drôle de “famille”.
Il faut dire qu’ils intimident ! Entre la vitesse à laquelle ils roulent, leurs lunettes aérodynamiques anti-tout (entendre “pluie, buée, vent, soleil, bouchons, klaxons…”), et leurs sacs en bandoulières sur lesquels sont cousus des patchs dont seuls ceux qui roulent tout Paris sans GPS connaissent la signification - On ne se sent pas tout de suite connecté au premier qui vous double…
En effet, c’est lorsque l'algorithme d’Instagram m’a suggéré le compte “Jeudicat_paris” et, que j’ai vu sa première publication qui signifiait simplement “Tout est dit, il y a même un bon plan”, que je me suis dit qu’il fallait percer ces non-dits…
Heureusement, ma culture vélo, ou plutôt Youtube (cf. aux chaînes Paris Messenger TV et celle du pionnier New-Yorkais Terry Barentsen), m’a permis de lire à travers les lignes : Il s’agissait de faire une course d’orientation, chronométrée au travers de la ville. Les points à relier sont déterminés 5 minutes avant le départ. C’est Thibault Dugué (alias lejeune_rk) qui tire les dés pour déterminer l’arrondissement, puis il sort son livre, tel un routier des boulevards parisiens, et pointe un lieu au hasard avec son doigt ! Répétez le geste 4 fois de suite et vous avez une jeudicat ! Enfin, non ! Ce serait vous mentir ! C’est plus folklo que ça…
Levez les yeux de votre manifeste (bout de papier qui officie votre participation, avec votre nom et les adresses scandées par Thibault, sur le pont) et imaginez ce décor : beaucoup de vélos - Des petits (Porteurs), des gros (entendre “Bullitt et tutti quanti”), et des plus minces (comprendre “se lève avec un petit doigt, littéralement”), une sono’ grosse comme une cuvette de toilette, des canettes dont les degrés sont à l’image d’un matin de mois de mars, beaucoup de petites lumières rouges et blanches, et vous avez un départ d’Alleycat ! En guise de “top départ”, la musique Le Sanglier de Dapoule. Tendez l’oreille, car “quand vous entendrez “Sanglier”, vous partez !” crie Thibault depuis la rambarde du Pont Saint-Louis.
Quand j’ai raconté ça à ma cousine, avant de filer à la course, elle m’a répondu texto “Mais c’est quoi l’objectif ? Mourir ?!”, en rigolant telle une sorcière qui prédit l’avenir ; Je n’ai pas trop su quoi répondre ! S’en est suivi une longue introspection ! Pourquoi je me mets en danger comme ça ? Quel est le but ?
J’ai d’abord été rationnel, en me disant que “c’est mon sport de la semaine” - Croyez-moi, on est souvent qu’à mi-course que je m’entends déjà respirer à pleins poumons - c’est à peine si j’entends encore les scooters autour de moi ! D’ailleurs, personnellement, je mets du son sur mon enceinte portative, ça m’évite de me signaler aux passants un peu trop distraits : Ils m’entendent arriver à leur hauteur.
C’est à ce moment précis, dans la montée et l'emballement de mes palpitations cardiaques que tout commence à devenir flou, à commencer par les photos ! Et avec le recul, je crois que ce sont les meilleures photos de mon téléphone : pas cadrées, encore moins posées, et surtout à contre-jour ! Voilà le seul témoin de ces Alleycat, pour qui saura une fois de plus, faire les ponts entre toutes.
En fait, c’est ça que je cherche au fond je crois : ne plus penser, si ce n’est à ma destination, entrer dans un flow, un état, où les sens se confondent le temps de quelques minutes, atteindre ce moment où vous passez en mode “machine” - plus rien ne compte vraiment, si ce n’est la verticalité de votre vélo pour vous signifier que tout va bien, que c’est “carré”, on est toujours là, au dessus de l’asphalte.
Mais attention à ne pas trop vous laisser porter par la vitesse - Pensez à bien garder les pieds sur terre ! Car même si le bar vous appelle du fond de vos entrailles, il faudra d’abord avant de profiter de celui-ci vous acquitter de deux dernières tâches : Anti-voler votre vélo, puis remettre votre manifeste en main propre aux organisateurs de la course.
Basta ! Vous n’avez maintenant plus qu’à trouver la meilleure formulation vestimentaire pour supporter votre t-shirt un poil humide, et attendre patiemment le verdict pour connaître votre classement dans la course. Pour officialiser ce dernier, des trophées (qui prennent la forme d’écocup de 0,5L) sont remis aux 3 premiers arrivants - Mais ici, ce n’est pas tant ça qu’on célèbre alors, en ce sens, le dernier, reçoit lui aussi sa médaille pour sa bravoure : une menthe à l’eau.
Voilà toute la magie des Alleycats : Tels les coursiers qui la composent (mais pas que), elles sont difficiles à capturer, à immortaliser, mais ceux qui les courent s’en souviennent pour toujours.
Si ce n’est pas déjà fait vous pouvez aussi…
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